« Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire »

« Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire »

Gay Grenoble le dim 21/09/2014 | 0 commentaire

« Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire »

une campagne d’information et de prévention de SOS Homophobie

Gay Lesbienne Friendly

Depuis 20 ans, SOS Homophobie écoute les victimes de lesbophobie, de gayphobie, de biphobie et de transphobie.

En 20 ans, les témoignages reçus par l’association n’ont cessé d’augmenter année après année, pour atteindre le nombre record de 3 500 en 2013.

Malgré cette hausse régulière, SOS Homophobie constate chaque année que certaines catégories de victimes les contactent moins que les autres :

  • les séniors (plus de 65 ans),
  • les personnes trans,
  • les femmes,
  • les jeunes (moins de 25 ans).
Lucien #NePlusSeTaire

Dans le Rhône, Lucien, 60 ans, vit avec son compagnon depuis 27 ans.

Il contacte SOS Homophobie pour faire part de sa colère face à l’homophobie ambiante et les manifestations contre le mariage pour tou-te-s.

Ce climat le renvoie à sa jeunesse, lorsque l’homosexualité tombait encore sous le coup de la loi et qu’il devait faire semblant de rechercher la présence de femmes.

L’homophobie

L’homophobie est l’ensemble des manifestations de mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l’être.

Ses formes sont multiples, et ne se limitent pas à l’agression physique ou l’insulte caractérisée, seules visibles dans les médias.

La transphobie

De même, la transphobie désigne les discriminations à l’encontre des personnes dont l’identité de genre n’est pas en accord avec leur sexe de naissance.

Delphine #NePlusSeTaire

Delphine n’est pas acceptée par un certain nombre de ses collègues.

L’un d’entre eux persiste à l’appeler par son ancien prénom et finit par lui lancer :

« Tant que je ne te verrai pas avec une pièce d’identité avec ton nom, je te considérerai comme un mec. »

L’homophobie ordinaire insidieuse

L’homophobie ordinaire est plus insidieuse, difficile à caractériser et à prouver. Il peut s’agir :

  • d’harcèlement moral au travail (dénigrement face aux collègues, humiliation, agissements visant à pousser à la faute…),
  • d’outing,
  • de dégradations de biens (inscriptions sur boîte aux lettres, excréments déposés sur le pas de la porte…),
  • de discrimination à l’embauche ou pour l’obtention d’un logement,
  • de déclarations provocatrices de personnalités publiques,
  • incitation à la haine sur les réseaux sociaux
Manuel #NePlusSeTaire

Manuel, en classe de seconde, confie ses sentiments amoureux à un de ses camarades.

Toute la classe est mise au courant et se moque de lui.

On l’imite avec des gestes efféminés, on lui abîme ses affaires, on le pousse dans les couloirs, un autre élève tente même de l’étrangler.

Manuel dit penser à la fugue et au suicide.

L’homophobie ordinaire banalisée

L’homophobie ordinaire est banalisée, et tellement présente dans la vie des gays et lesbiennes qu’elle finit par être intériorisée : elle est acceptée comme une norme, entraînant culpabilité, honte, mésestime de soi.

L’homophobie ordinaire est une violence qui doit au contraire être nommée et dénoncée, là où elle est minorée, ignorée, pour que les homosexuel-le-s n’en souffrent plus inconsciemment ou silencieusement.

Sabine #NePlusSeTaire

Sabine travaille dans un supermarché.

Ses collègues la harcèlent.

Son véhicule a été dégradé, l’inscription « Gouine Beurk » a été gravée sur son casier et des revues pornographiques sont glissées dans sa boîte aux lettres.

Elle décide de saisir l’inspection du travail.

Mais avant d’avoir pu mener à bien sa démarche, elle est licenciée pour « faute ».

En dépression, sujette à des insomnies, elle a perdu douze kilos en trois semaines.

Ne plus se taire face à l'homophobie ordinaire

SOS Homophobie a ainsi décidé de consacrer prioritairement la campagne « Ne plus se taire face à l’homophobie ordinaire » à ces quatre publics sous-représentés (sénior, trans, femme et jeune) sans les témoignages reçus par le service d’écoute.

En effet, l’isolement et le rejet liés à l’homophobie et la transphobie sont la cause d’un mal-être parfois profond chez ces populations fragiles.

Cette campagne est lancée ce mardi 16 septembre 2014.

Regardez le spot vidéo :

Post original le 17/09/14 – Mise à jour le 21/09/14

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